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MANN, DER DEN HUND SIEHT
Am frühen Nachmittag mache ich Pause. In der Nasszelle blicke ich in den über dem Waschbecken angebrachten Spiegel. Ich habe ihn gekannt, denke ich. Jetzt die Ungewissheit, ob dies hier nicht vielmehr ein Fremder ist. Ich wasche mein Gesicht, trockne es ab.
Kann mich nicht konzentrieren.
Habe ich nicht Schuld an all dem? Habe ich Schuld?
Kann mich nicht länger auf meine Arbeit konzentrieren.
Wenn ich dem Fuchs Wasser bringen könnte. Etwas gut machen, an einem losen Ende beginnen. Könnte ich hinausgelangen? Einfach so? Was würde mir draußen geschehen? Würden die Hunde mich anfallen?
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FRAU AM SWIMMINGPOOL
Ich trage den Badeanzug. Ich habe ihn an der Rezeption gekauft.
Was kann sie mir schon sagen?
Niemand würde mich nun noch fortschicken können.
Ich sitze auf der Bank, sehe Joan zu.
Ich habe nicht vor hineinzusteigen. Jetzt, wo alle da sind, schwimmen, traue ich mich nicht. Da, wo ich herkomme, lernt keines der Kinder schwimmen.
Hallo, Joan.
Bringst du mir Schwimmen bei?
— Du kannst nicht schwimmen?
Nein, wieso?
— Jeder kann schwimmen.
Ich kann es nicht.
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MANN, DER DIE CHICKENWINGS BRINGT
04.00 Uhr am Nachmittag.
Was ist das für ein Mann in der Küche?
Hanan, was macht er hier?
Er sieht so –
So –
— Anders aus als wir?
Braucht Abwechslung, sagt er.
MANN, DER DEN HUND SIEHT
In der Küche spricht niemand. Der Dampf aus den großen Pfannen legt
sich auf mein Gesicht. Ich wische mit dem Handrücken darüber. Wir alle wissen Bescheid. Nicht wenige hier haben Familien dort drüben.
Ich spüre die Schuld im ganzen Körper brennen. Ich
konzentriere mich auf das Kneten des Hackfleischs, auf das Schneiden des Gemüses. Die grünen Bohnen werden ganz serviert, Pilze und Zucchini müssen klein geschnitten werden. Werfe einen Blick aus dem Fenster zum Hinterhof. Um diese Zeit ist der Fuchs nicht zu sehen.
MANN, DER DIE CHICKENWINGS BRINGT
Am Swimmingpool mache ich Halt. Sehe durch die Glastür.
Inmitten der Schwimmer entdecke ich sie.
Sie hält sich an der Treppe fest.
Manchmal frage ich mich –
Manchmal frage ich mich, kann sie nicht schwimmen?
MANN, DER DEN HUND SIEHT
Später erkläre ich mich verantwortlich für die Fleischabfälle. Was das heißt: Alle zusammenklauben und in die weißen Beutel füllen. Versehentlich landet dort auch ein Stück Fleisch, das für die Pfannen vorgesehen war. Rosig, aber trotzdem von billiger Qualität.
MANN, DER DIE CHICKENWINGS BRINGT
Unter der Anspannung dieses Tages stehe ich nun unbeabsichtigt länger in den Türen. Oft bin ich schlicht zu müde, um umzudrehen. Um fortzugehen. Einmal bekomme ich heute Nachmittag 1,00. Meist bekomme ich nichts.
MANN, DER DEN HUND SIEHT
In den letzten Tagen konnte ich beobachten, dass der Fuchs die nur aus Fett bestehenden Stücke häufig liegen ließ, während er die mit dem rosigen Ansatz an der Fettschwarte immer fraß.
Wenn ich nun seine Mahlzeiten mitverantworten würde, könnte ich sie in einer Weise aufbereiten, dass die Qualität merklich stieg. Wie lange ich noch werde hierbleiben müssen, weiß ich nicht. Also werde ich meine Verbindung zu dem Tier pflegen.
MANN, DER DIE CHICKENWINGS BRINGT
Es ist, als würden die Wände in den Gängen näher rücken.
Ich warte. Warte vor Türen. Niemand ist freiwillig hier.
Als ob das ein Grund ist, nichts zu geben.
MANN, DER DEN HUND SIEHT
Bevor ich die weißen Beutel nach draußen bringe, fülle ich etwas Wasser in eine der Schalen.
MANN, DER DIE CHICKENWINGS BRINGT
ALS OB DAS EIN GRUND IST, NICHTS ZU GEBEN.
Saskia Nitsche
2021C031
Traduction de l’allemand d’Emeline Berton
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HOMME QUI VOIT LE CHIEN
Je prends ma pause en début d’après-midi. Je regarde dans le miroir accroché au-dessus du lavabo depuis la cellule de bain. Je pense : je le connaissais, avant. Désormais je me demande s’il n’est pas davantage un étranger qu’autre chose. Je lave mon visage, le sèche.
Je n’arrive pas à me concentrer.
Tout ça n’est-il pas de ma faute ? Est-ce de ma faute ?
Je n’arrive plus à me concentrer sur mon travail.
Si seulement je pouvais apporter de l’eau au renard. Faire une bonne action, repartir de zéro. Arriverais-je à sortir ? Comme ça, sans problème ? Que m’arriverait-il dehors ? Les chiens se jetteraient-ils sur moi ?
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FEMME AU BORD DE LA PISCINE
Je porte le maillot de bain.
Je l’ai acheté à la réception.
Qu’est-ce qu’elle peut bien y redire ?
Personne ne pourrait plus me renvoyer
dans ma chambre désormais.
Je n’ai pas l’intention d’aller dans l’eau.
Maintenant qu’ils sont tous là à nager, je n’ose plus.
Là d’où je viens, aucun enfant n’apprend à nager.
Bonjour Joan.
Tu m’apprends à nager ?
— Tu ne sais pas nager ?
Non, pourquoi ?
— Tout le monde sait nager.
Moi pas.
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HOMME QUI APPORTE LES CHICKEN WINGS
Quatre heures de l’après-midi.
C’est qui cet homme dans la cuisine ?
Hanan, que fait-il ici ?
Il a l’air tellement –
Tellement –
— Différent de nous ?
Besoin de changer d’air, dit-il.
HOMME QUI VOIT LE CHIEN
Personne ne dit mot dans la cuisine. La vapeur qui s’élève des grandes poêles se dépose sur mon visage. Je l’essuie du dos de la main. Nous, nous savons ce qu’il se passe. Ici, nombreux sont ceux qui ont de la famille là-bas. Je sens la peur brûler dans tout mon corps. Je me concentre sur le malaxage de la viande hachée, le découpage des légumes. Les haricots verts sont servis entiers, les champignons et les courgettes doivent être coupés en petits morceaux. Je jette un coup d’œil par la fenêtre vers la cour. À cette heure-ci, le renard n’apparaît pas.
HOMME QUI APPORTE LES CHICKEN WINGS
Je m’arrête devant la piscine. Je regarde à travers la porte vitrée.
Je la découvre au milieu des nageurs.
Elle s’agrippe à l’échelle.
Parfois je me demande –
Parfois je me demande : ne sait-elle pas nager ?
HOMME QUI VOIT LE CHIEN
Plus tard, je me porte volontaire pour sortir les restes de viande. Cela veut dire les rassembler et les mettre dans les sacs blancs. Un morceau de viande supposé passer à la poêle atterrit accidentellement dans l’un d’eux. Mangeable, mais quand même de mauvaise qualité.
HOMME QUI APPORTE LES CHICKEN WINGS
L’atmosphère tendue qui règne aujourd’hui me pousse à rester sans le vouloir plus longtemps devant les portes. Souvent, je suis juste trop fatigué pour me retourner. Pour partir. Cet après-midi, on me donne une fois 1 euro. La plupart du temps, on ne me donne rien.
HOMME QUI VOIT LE CHIEN
Ces derniers jours, j’ai pu observer que le renard laisse souvent de côté les morceaux composés uniquement de gras, alors qu’il mange toujours les morceaux bien roses près de la couenne.
Si je participais moi aussi à la préparation de ses repas, je ferais en sorte d’en améliorer notoirement la qualité. Je ne sais pas combien de temps je vais devoir rester ici. J’ai donc l’intention de maintenir une relation étroite avec cet animal.
HOMME QUI APPORTE LES CHICKEN WINGS
Il semble que les murs des couloirs deviennent de plus en plus étroits.
J’attends. Devant des portes. Personne n’est là de son plein gré.
Comme si c’était une excuse pour ne rien donner.
HOMME QUI VOIT LE CHIEN
Avant d’aller déposer les sacs dehors, je mets un peu d’eau dans un bol.
HOMME QUI APPORTE LES CHICKEN WINGS
COMME SI C’ÉTAIT UNE EXCUSE POUR NE RIEN DONNER.