Laura Vazquez
2021D011
dans le couloir numéro 11 –
on augmente l’intensité de la honte jusqu’à ce qu’elle explose
les fantômes accueillent les nouveaux nés
elles les tirent
enlèvent des traces du passé
stp raconte la vérité sans t’écarter
repense une très ancienne et très célèbre
plaine
une sensation genre épaisseur du bois
et
le corps de mes amies donné gratuitement à la terre
mais plus tôt dans le temps
la terre a donné ces corps gratuitement
c’
mêmes riches elles sont noyées si le bateau coule
même forte
au hasard
genre un très petit flocon de laine sur des ongles mous
des
je
ce sont
des ronces des broussailles
on dit ne parlez pas de corde dans la maison du pendu
ne parlez pas d’aiguille dans la maison cousue
maintenant
c’est vrai
je suis moi-même gravée dans l’écorce des arbres
là
augmente ma honte
et si un vent régulier m’accompagne
et je connais
par exemple la texture de telle ou telle douleur
comme un bol j’contiens tout ce qu’on met en moi
les
personnes portent en elle de quoi
guérir
les sédiments
les grandes mers
le couteau décide une forme pour l’
coupure
je me déplace dans le temps et j’assiste à la naissance de mes parents
prendre soin de mes pensées et des vôtres
tout est l’expression du même visage
c’est la poussière rouge du monde
vous êtes dans un couloir et simplement à force vous devenez le couloir
vous avez besoin de moi j’ai besoin de vous parfois nous ne savons pas
parfois nous sommes endormies
parfois nous le sentons
parfois éveillées-endormies
la pluie voudrait me laver le corps dommag’ je n’ai pas de corps
vie + mort sont telle ou telle position
dans le temps
la destruction admire la construction
la destruction excuse toute parole toutes formes
je
suis aussi luminaire
telle ou telle lumière
j’entre dans le monde lumineux et donc
des lacs circulaires
abandonnés boueux
de tout
la nuit est une s’
de pont entre deux lieux trop hauts
j’laisse les images des couloirs prendre soin
la nuit
la perle
libère jour et nuit des perles rebondissent
un lac bouillonnant de merde
les souvenirs ont une forme dans le présent
réconcilie la nuit et le jour
depuis 3 millions d’années
une haine très douce monte
moi et
j’l’aime car j’aime aimer