Ariane Lessard
2021B025
les panik du bateau
sont comme nos guerrières
elles partent avec celle du calumet
et reviennent avec des panik de la mer
moi je reste sur la côte Est
je regarde mes sœurs qui nagent
puis je marche de là où il y a les arbres vers là où la neige a fondu
les glaces sont encore prises sur les bords,
mais je ne sais pas la dureté des sols
il n’y a plus de connaissances sur l’état des fonds
il y a des gens qui laissent tout ça fondre
de sa belle mort
une baleine est une forêt
avant
il y en avait beaucoup
dans l’océan Nord
leurs voix ont perdu les échos
elles ne se répondent plus
égarées
tout est avalé par la grande bouche
ce vide qui contient toute l’identité du monde