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Aurélie William Levaux 
2021C021

 

On était en route dans la nouvelle voiture pour aller chercher la petite. Dans l’urgence, on n’avait trouvé que celle-ci, de voiture, et c’était la SUV d’un comptable, y avait vraiment pas de quoi être fier, j’en étais rouge de honte, mais on n’avait pas eu le choix. Je venais de récupérer mon ordi. Mon ordi, mon repère, ma chambre à moi, je l’avais ouvert pour relire les textes qui y étaient restés confinés depuis des semaines. C’était très dommage, mais ils étaient vraiment nuls à chier.

***

Je pensais à Martine, toujours à poil, coincée dans son hôtel inondé. Il allait peut-être falloir songer à la sauver. Peut-être allais-je devoir lui envoyer un bateau ou un hélico, j’hésitais encore.

***

Et, là, devant nous, sur la route blindée de sales SUV avec des mecs tout stressés du cul au volant, nous aperçûmes, circulant à quand même très impressionnante allure, bravant tous les dangers, un courageux fauteuil roulant électrique. Nous le dépassâmes. Dedans était installé, contre ce qui nous semblait être un appui-tête fleuri, un homme extrêmement âgé en robe claire et coiffé d’un chapeau arabe, je ne sais pas comment on appelle ça, un genre de chapeau Fez. La scène était déjà assez étonnante, plutôt atypique, disons, mais quelle ne fut pas notre surprise quand nous remarquâmes que ce vieil homme n’était pas seul dans son fauteuil roulant électrique, et que l’appui-tête n’était, en vérité, pas du tout un appui-tête, mais bien une dame sur laquelle il était assis, sa meuf sans aucun doute, aussi ancienne que lui et drapée d’un tissu joliment fleuri. Nous nous regardâmes Baptiste et moi, la larme à l’oeil. Nous venions de trouver un nouveau projet de vie.

 

Choisir une fin pleine de désespoir
Sauter la fin pleine de désespoir et aller à l’épilogue

On était en route dans la nouvelle voiture pour aller chercher la petite. Dans l’urgence, on n’avait trouvé que celle-ci, de voiture, et c’était la SUV d’un comptable, y avait vraiment pas de quoi être fier, j’en étais rouge de honte, mais on n’avait pas eu le choix. Je venais de récupérer mon ordi. Mon ordi, mon repère, ma chambre à moi, je l’avais ouvert pour relire les textes qui y étaient restés confinés depuis des semaines. C’était très dommage, mais ils étaient vraiment nuls à chier.

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Je pensais à Martine, toujours à poil, coincée dans son hôtel inondé. Il allait peut-être falloir songer à la sauver. Peut-être allais-je devoir lui envoyer un bateau ou un hélico, j’hésitais encore.

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Et, là, devant nous, sur la route blindée de sales SUV avec des mecs tout stressés du cul au volant, nous aperçûmes, circulant à quand même très impressionnante allure, bravant tous les dangers, un courageux fauteuil roulant électrique. Nous le dépassâmes. Dedans était installé, contre ce qui nous semblait être un appui-tête fleuri, un homme extrêmement âgé en robe claire et coiffé d’un chapeau arabe, je ne sais pas comment on appelle ça, un genre de chapeau Fez. La scène était déjà assez étonnante, plutôt atypique, disons, mais quelle ne fut pas notre surprise quand nous remarquâmes que ce vieil homme n’était pas seul dans son fauteuil roulant électrique, et que l’appui-tête n’était, en vérité, pas du tout un appui-tête, mais bien une dame sur laquelle il était assis, sa meuf sans aucun doute, aussi ancienne que lui et drapée d’un tissu joliment fleuri. Nous nous regardâmes Baptiste et moi, la larme à l’oeil. Nous venions de trouver un nouveau projet de vie.

 

Choisir une fin pleine de désespoir
Sauter la fin pleine de désespoir et aller à l’épilogue