l’enfant se tient debout dans la moiteur du soir
la maison à sa gauche
les pêchers sur sa droite
les pieds sandales plantés dans la terre rouge
celle aux trous de fourmis
les jambes bâtons
les bras cramés d’été
deux tresses dorées
écoute ! le train ! tu l’entends ?
mais l’enfant n’entend rien
ne connaît pas son bruit
elle n’a jamais pris le train
elle entend les dernières cigales
l’eau qui rafraîchit le jardin
tu l’entends ?
elle veut ! alors elle ferme les yeux
sous ses paupières un pont métal
un train far west y roule lentement
lucky luke est dedans
il siffle
elle l’entend !