J’ai eu la confirmation de l’autre garagiste, la caisse est vraiment hors-service, faire des travaux dessus, c’est risquer de retomber en panne plus tard sur la route et l’assurance ne fonctionnera pas deux fois d’affilée, mais lui veut bien me la reprendre. Alors, il y a plusieurs pistes, soit on se fait rapatrier dans le Jura avec la caravane qu’on laisse chez mes parents, et ensuite, de Lyon, on rentre en Belgique en train. Soit on se fait rapatrier en Belgique. Soit on cherche une voiture à acheter, là, aujourd’hui, dans la région, mais là, c’est toi qui dois décider, parce que je ne peux pas avancer d’argent, m’avait énoncé Baptiste qui, depuis le matin, roulait dans tous les sens avec le scooter qu’on lui avait prêté pour trouver des solutions.
***
Martine avait appelé Marc. Il l’avait demandée en amitié sur Facebook récemment, ils avaient échangé quelques mots, Marc likait ses publications et parfois les commentait avec un certain humour. Un soir, alors qu’Eric une fois encore s’était retourné pour dormir, la délaissant, elle et son désir, elle était redescendue dans le salon, s’était servi deux verres de vin et avait appelé Marc. Un peu éméchée, un peu par provocation, sans du tout y croire, elle lui avait dit qu’ils pourraient se retrouver dans un hôtel et voir s’ils avaient vieilli.
***
Baptiste et moi faisions des allers-retours dans la piscine pour faire le point. Je réfléchissais, soucieuse, à ces trois alternatives. Madame, c’est naturiste ici, m’avait lancé un vieil homme dodu à la peau tannée et aux cheveux blancs en pointant du doigt mon bas de bikini. Je sais, mais ce n’est pas possible aujourd’hui, j’avais expliqué. Évidemment que ce genre de choses peut arriver, c’est vrai qu’on l’oublie, nous, à notre âge, avait gentiment haussé des épaules la dame âgée qui l’accompagnait. Nous avions continué notre marche aquatique. Je pense qu’il nous faut une Jeep, un truc vraiment solide, costaud, mais bon, je ne sais pas si on peut trouver ça avec ce qui reste sur mon compte, c’est pas comme si j’avais plein de pognon, non plus, et les temps vont être sacrément durs, j’avais hésité. Je pense que pour 2000 balles, on pourrait trouver un utilitaire, je te rembourserai dans les mois qui viennent, je te rembourserai, mais pas de suite, c’est impossible, s’était excusé Baptiste. Il m’avait tenu la main. Un jour, j’aurai un vrai travail, un fixe, j’aurai du fric, et tout sera plus simple, il avait promis. Mais tu resteras avec moi ? j’avais demandé. Évidemment, oui, et ça se passera même beaucoup mieux sans toute cette honte qui me colle à la peau et ces inconforts, il m’avait rassurée. Tu m’aimeras toujours, même quand tu seras riche et moi toute moche et ridée, tu ne te tireras pas avec une jeune, hop, là, comme un salaud ? j’avais insisté. Non, évidemment que non, je vous construirai une piscine comme celle-ci pour toi et la petite et je resterai avec toi jusqu’à ce qu’on ait l’âge de tous ces nudistes, je ne vois aucune raison de se séparer, on a trop à vivre ensemble, il avait souri. D’accord, alors ok, on fait ça, on achète une voiture, j’avais décidé, calculant que c’était exactement la somme qui me serait versée pour la résidence d’écriture.
Acheter la voiture et rentrer en Wallonie
Lire les aventures de Marc et Martine
Aurélie William Levaux
2021C015
Aus dem Französischen von Marie Heck
Ich habe die Bestätigung von der anderen Werkstatt, der Wagen ist wirklich hinüber, wenn wir ihn reparieren lassen, riskieren wir unterwegs wieder eine Panne und die Versicherung übernimmt nicht zwei Mal hintereinander, aber er würde mir den Wagen abkaufen. Es gibt also mehrere Möglichkeiten, entweder wir lassen uns mit dem Wohnwagen in den Jura zurückbringen, lassen ihn bei meinen Eltern stehen und fahren von Lyon aus mit dem Zug nach Belgien. Oder wir lassen uns nach Belgien zurückführen. Oder wir suchen einen Gebrauchtwagen in der Gegend, jetzt, heute, aber dieses Mal musst du entscheiden, weil ich kann kein Geld vorschießen, fasste Baptiste zusammen, der den ganzen Tag mit einem geliehenen Moped unterwegs gewesen war, auf der Suche nach Lösungen.
***
Martine hatte Marc angerufen. Er hatte ihr neulich auf Facebook eine Freundschaftsanfrage gesendet, sie hatten ein bisschen geschattet, Marc likte ihre Posts und kommentierte sie manchmal mit einem gewissen Humor. Eines Abends, als Eric sich mal wieder umgedreht hatte, um zu schlafen, und sie mit ihrer Lust zurückgeblieben war, ging sie wieder runter ins Wohnzimmer, trank zwei Gläser Wein und rief Marc an. Ein bisschen beschwipst, ein bisschen als Provokation, ohne überhaupt daran zu glauben, schlug sie ihm vor, sich in einem Hotel zu treffen und zu sehen, ob sie gealtert waren.
***
Baptiste und ich wateten durch den Swimmingpool, hin und her, und suchten nach einer Lösung. Ich dachte besorgt über die drei Möglichkeiten nach. Madame, hier ist FKK, sagte ein beleibter alter Mann mit sonnengegerbter Haut und weißen Haaren zu mir, wobei er auf meine Bikinihose zeigte. Ich weiß, aber das geht heute nicht, erklärte ich. Natürlich, das kann passieren, wir vergessen das, in unserem Alter, sagte die ältere Dame, die ihn begleitete und zuckte freundlich mit den Schultern. Wir wateten weiter. Ich glaube, wir brauchen einen Jeep, etwas Solides, Robustes, aber naja, ich weiß nicht, ob wir sowas kriegen für das, was ich auf dem Konto habe. Ich schwimme ja auch nicht gerade im Geld und die nächste Zeit wird verdammt hart. Ich zögerte. Ich glaube, dass wir für zwei Riesen einen Lieferwagen kriegen können, ich gebe dir das Geld auch in den nächsten Monaten zurück, aber jetzt gleich, das kann ich nicht, entschuldigte sich Baptiste. Er hielt meine Hand. Eines Tages werde ich einen richtigen Job haben, etwas Festes, ich werde Geld haben und dann wird alles einfacher, versprach er. Aber du wirst bei mir bleiben?, fragte ich. Ja, natürlich, und ohne mich ständig so zu schämen und ohne dieses Unbehagen wird alles besser laufen, beteuerte er. Wirst du mich immer noch lieben, auch wenn du reich bist und ich hässlich und faltig, wirst du nicht bei der erstbesten Gelegenheit wie ein Dreckskerl mit einer Jüngeren durchbrennen? Ich ließ nicht locker. Nein, natürlich nicht, ich baue euch genau so einen Pool wie den hier, für dich und die Kleine, und ich bleibe bei dir, bis wir so alt sind wie diese ganzen Nudisten hier, ich sehe überhaupt keinen Grund, warum wir uns trennen sollten, wir müssen noch viel zu viel miteinander erleben. Er lächelte. Einverstanden, okay, wir machen das, wir kaufen ein Auto, entschied ich und rechnete aus, dass das genau die Summe war, die ich für meine Schreibresidenz bekommen würde.
Ein Auto kaufen und in die Wallonie zurückkehren
Die Abenteuer von Marc und Martine lesen