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19 mai.
Gorge Bataille
2023HDA302

 

 

 

Je passe une journée exceptionnelle, déconnectée de tout, proche de la nature et loin de tous drames. Je marche en direction de la rivière. Je découvre le mot JOMO = JOY OF MISSING OUT. Je suis surexcitée de cette trouvaille et me sens effectivement libérée et en paix de ne pas être présente pour les prochains événements.

 

*

 

Dans la chambre bleue, Fatal·e aperçoit une souris ou plutôt une rate. Iel la voit distinctement malgré l’obscurité de la nuit dans la chambre. Iel n’a pas peur mais iel ne veut plus dormir sur le sol. Ses recherches l’emmènent au sous-sol de son âme, dans les replis de sa mémoire vive, les cachettes de sa conscience. La rate est une animale qui ronge et propage la peste. Son ambivalence veut qu’elle soit également la déesse des moissons et de la prospérité. La rate apparue cette nuit n’est pas sale ni flippante. Elle est mignonne et pas dévastatrice. Elle passe au milieu des objets sans les renverser. La rate représente l’oubli et la disparition impossible de ce qui pèse. Elle porte la mort et la grande santé retrouvée. Elle symbolise les entrailles, la vie souterraine, la vie infra-consciente que l’on préfère ignorée. Ce qui est derrière le visage.

Des trous sombres et des souvenirs inaccessibles, des boites de nuits pourries avec de la musique de merde. Une crise d’angoisse existentielle retenue depuis 1994, un choc émotionnel coincé dans le ventre des yeux. De la sexe bonne et de la sexe mauvaise. Ce qui vit la nuit et n’obtient jamais la grâce du jour.

Il y a toutes ces choses que l’on garde en soi parce qu’elles sont difficiles à oraliser, parce que ça fait mal d’imaginer les dire, parce que juste de les formuler, ça les fait exister. Alors on les cache quelque part à l’intérieur.
19 mai.
Gorge Bataille
2023HDA302

 

 

 

Je passe une journée exceptionnelle, déconnectée de tout, proche de la nature et loin de tous drames. Je marche en direction de la rivière. Je découvre le mot JOMO = JOY OF MISSING OUT. Je suis surexcitée de cette trouvaille et me sens effectivement libérée et en paix de ne pas être présente pour les prochains événements.

 

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Dans la chambre bleue, Fatal·e aperçoit une souris ou plutôt une rate. Iel la voit distinctement malgré l’obscurité de la nuit dans la chambre. Iel n’a pas peur mais iel ne veut plus dormir sur le sol. Ses recherches l’emmènent au sous-sol de son âme, dans les replis de sa mémoire vive, les cachettes de sa conscience. La rate est une animale qui ronge et propage la peste. Son ambivalence veut qu’elle soit également la déesse des moissons et de la prospérité. La rate apparue cette nuit n’est pas sale ni flippante. Elle est mignonne et pas dévastatrice. Elle passe au milieu des objets sans les renverser. La rate représente l’oubli et la disparition impossible de ce qui pèse. Elle porte la mort et la grande santé retrouvée. Elle symbolise les entrailles, la vie souterraine, la vie infra-consciente que l’on préfère ignorée. Ce qui est derrière le visage.

Des trous sombres et des souvenirs inaccessibles, des boites de nuits pourries avec de la musique de merde. Une crise d’angoisse existentielle retenue depuis 1994, un choc émotionnel coincé dans le ventre des yeux. De la sexe bonne et de la sexe mauvaise. Ce qui vit la nuit et n’obtient jamais la grâce du jour.

Il y a toutes ces choses que l’on garde en soi parce qu’elles sont difficiles à oraliser, parce que ça fait mal d’imaginer les dire, parce que juste de les formuler, ça les fait exister. Alors on les cache quelque part à l’intérieur.