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25 mai.
Gorge Bataille
2023HDA306

 

 

 

J’ai de la fièvre depuis deux jours ; je me sens souffrante, ou plutôt je me sens triste. Une tristesse irrecevable et bouleversante qui prend racine au centre de mon corps.
Des cheveux poussent sur mes joues et j’ai l’impression que ma langue fond. D’où viennent ces douleurs mystérieuses qui changent l’apparence et notre confiance en détresse ? L’air est invisible et plein d’inconnaissables Puissances, dont nous subissons les alertes mystérieuses.

 

*

 

FATAL.e
UN ÉGOUT UNE CUISSE UN RAVIN DE PLUIE DILUVIENNE
LA MER QUI SE REMPLIT L’HORIZON QUI MONTE
DES YEUX FULL OF TEARS
UNE ANNÉE FAUSSE PARCE QUE RIEN N’EST VRAI
A PART CE BOUC

LASSE
MORT
ET LES LARMES DES FLEUVES QUI RÉGISSENT L’ESPOIR D’UNE PEUPLE
LIVRÉE À ELLE-MÊME SANS ROI ET SANS PEINE

LES CORPS POUBELLES
LES PUNAISES DE LIT ET LES ZONES INONDABLES
UN CORPS DE BOUC DONC
D’ANIMALE CHAUDE DÉPOSÉE
SOUS LA NON-PLUIE
EN PLEINE SÉCHERESSE AFFECTIVE
ET LUTTE PERMANENTE POUR L’OUBLI

UN CORPS REMPLI DE LARMES-SÈCHES
ET DE CHAIR ACIDE
DU SEL DE SA MÈRE ET LE SOUVENIR DES PENDU.ES

LES DENTS DES M CHOIRES SERRÉES SUR SES JOURS FINIS
DU SEUL DRAPE-MOUILLE
QUE L’ON TROUVE ENCORE ICI
APPORTÉ CHAQUE JOUR PAR LA SALOPASTRALE D’IRRIDARITE
DONT L’EAU DES MAINS NOIE BACTÉRIES ET ANGOISSES
LOGÉES À L’EXTRÊME SEXE DE LA RIVIÈRE DE SES REINS

LE CORPS D’ANIMALE CHAUDE DÉPOSÉE LOURDEMENT CONTRE LE BITUME
IRRADIE L’ESPACE DU MALHEUR QU’IEL RETIENT
DÉVORE CHAQUE ONDE À SA PORTÉE

UN SOLEIL-LARMANT
UN SOL DE TROTTOIR
EN CRISE EXISTENTIELLE
DES GRIFFURE DE PIGEONS
ET RESPIRATIONS D’OISEAU
D’ŒIL NOIR ET DE RUISSEAU
D’ÉMOLOGISTES SANS AVENIR ET SANS HAINE

 

*

 

On fait une soirée vers un pont d’autoroute et iel a vraiment envie de partir. Iel est comme jaloux.se de toustes. Iel s’enfuit en courant, trop heureux.se d’être enfin libéré.e. Puis iel se rend compte qu’iel a laissé ses clés à ses potes et qu’iel est bloqué·e.

25 mai.
Gorge Bataille
2023HDA306

 

 

 

J’ai de la fièvre depuis deux jours ; je me sens souffrante, ou plutôt je me sens triste. Une tristesse irrecevable et bouleversante qui prend racine au centre de mon corps.
Des cheveux poussent sur mes joues et j’ai l’impression que ma langue fond. D’où viennent ces douleurs mystérieuses qui changent l’apparence et notre confiance en détresse ? L’air est invisible et plein d’inconnaissables Puissances, dont nous subissons les alertes mystérieuses.

 

*

 

FATAL.e
UN ÉGOUT UNE CUISSE UN RAVIN DE PLUIE DILUVIENNE
LA MER QUI SE REMPLIT L’HORIZON QUI MONTE
DES YEUX FULL OF TEARS
UNE ANNÉE FAUSSE PARCE QUE RIEN N’EST VRAI
A PART CE BOUC

LASSE
MORT
ET LES LARMES DES FLEUVES QUI RÉGISSENT L’ESPOIR D’UNE PEUPLE
LIVRÉE À ELLE-MÊME SANS ROI ET SANS PEINE

LES CORPS POUBELLES
LES PUNAISES DE LIT ET LES ZONES INONDABLES
UN CORPS DE BOUC DONC
D’ANIMALE CHAUDE DÉPOSÉE
SOUS LA NON-PLUIE
EN PLEINE SÉCHERESSE AFFECTIVE
ET LUTTE PERMANENTE POUR L’OUBLI

UN CORPS REMPLI DE LARMES-SÈCHES
ET DE CHAIR ACIDE
DU SEL DE SA MÈRE ET LE SOUVENIR DES PENDU.ES

LES DENTS DES M CHOIRES SERRÉES SUR SES JOURS FINIS
DU SEUL DRAPE-MOUILLE
QUE L’ON TROUVE ENCORE ICI
APPORTÉ CHAQUE JOUR PAR LA SALOPASTRALE D’IRRIDARITE
DONT L’EAU DES MAINS NOIE BACTÉRIES ET ANGOISSES
LOGÉES À L’EXTRÊME SEXE DE LA RIVIÈRE DE SES REINS

LE CORPS D’ANIMALE CHAUDE DÉPOSÉE LOURDEMENT CONTRE LE BITUME
IRRADIE L’ESPACE DU MALHEUR QU’IEL RETIENT
DÉVORE CHAQUE ONDE À SA PORTÉE

UN SOLEIL-LARMANT
UN SOL DE TROTTOIR
EN CRISE EXISTENTIELLE
DES GRIFFURE DE PIGEONS
ET RESPIRATIONS D’OISEAU
D’ŒIL NOIR ET DE RUISSEAU
D’ÉMOLOGISTES SANS AVENIR ET SANS HAINE

 

*

 

On fait une soirée vers un pont d’autoroute et iel a vraiment envie de partir. Iel est comme jaloux.se de toustes. Iel s’enfuit en courant, trop heureux.se d’être enfin libéré.e. Puis iel se rend compte qu’iel a laissé ses clés à ses potes et qu’iel est bloqué·e.