23 mai.
Gorge Bataille
2023HDA305
Je suis remplie de ce désir de vivre et de manger des pierres.
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Fatal·e se perd à l’entrée. Iel ne trouve pas la lumière. Iel avance dans le noir. À droite, l’atelier de l’artiste, à l’ancienne. Le patriarche qui a donné le nom à cette maison. Le nom que sa fille exècre. On peut facilement imaginer l’homme derrière la maison. La pièce est remplie de têtes. Des faces de pierre aux visages tordus, disposées partout comme autant de paires d’yeux qui te regardent – jamais seul·e – comme une menace. Puis assis·e dehors, en plein cagnard, avec la volonté d’écrire – iel se demande pour qui iel se prend ? En quoi ce qu’iel a à dire compte ? Est-ce qu’il n’y a pas assez de production textuelle ? Ne sommes-nous pas en surcharge de sens et de définitions ? Est-ce que la langue de mon corps n’est pas plus intéressante que la langue de mes livres ? Et si tout nous mène à l’épuisement – c’est un luxe d’intellectuel de choisir d’éprouver la fatigue, dans la pensée ou la fête ou la sexe – puis aller jusqu’à la réparation de soi. De se sentir à même de pouvoir gérer ses émotions et ses joies. On épuise bien le sens du langage, jusqu’à sa fausse disparition. Dans une sensation de surconsommation de langue dite de lutte – Fatal·e pense avoir vider le sens commun des résistances, dans une pulsion de mort collective. Iel est las et décide de fractaliser.
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Tatoués sur ses omoplates
INSTABILITÉ, INSÉCURITÉ, PRÉCARITÉ