Ariane Lessard
2021B034
Au réveil, je dévale l’escalier pour aller rejoindre Bao qui écoute ses deux émissions. Mon rêve me montrait le caveau qui mène au tunnel et sa porte arrachée. « J’ai besoin de toi ! »
Nous sortons et marchons vers le nord de la forêt. Je ne sais pas exactement où aller, mais je sais qu’il doit y avoir de la neige. « Je cherche le caveau dans la neige !
— Je sais où c’est ! »
Bao semble aussi avoir compris qu’il y a une urgence et marche plus rapidement qu’hier. Nos pas vont de la terre molle à la terre gelée puis s’enfoncent peu à peu dans une neige blanche.
Nous arrivons finalement près de cette habitation qui semble creusée à moitié dans la terre, ses murs sont formés d’écorce et de toiles retenues par des pierres. « Ce n’est pas la bonne maison… » Bao se dirige tout de même vers l’intérieur et en ressort avec une autre vieille femme que je n’ai jamais vue.
« Yasmine, voici Kenojuak. » Nous nous saluons à distance. Je lui explique l’endroit que je cherche. « J’ai vu des empreintes. Des grandes traces de sabots dans la neige. Qui sortent, mais retournent par le tunnel. » Je me sens alors désarmée. Ai-je permis à la bête de s’échapper ? Et cette femme qui m’a aidée avec Nadia, je l’ai envoyée se perdre dans les labyrinthes. « Je dois absolument aller voir cette cabane !
— C’est dangereux.
— Je sais ça, mais je dois aller sauver cette femme que j’ai menée moi-même à sa perte.
— Sauver ? D’accord ! » Puis Kenojuak nous dirige vers le caveau.
Bao remarque les traces en même temps que moi. Nous sommes prises d’un état de panique. Rendues devant le caveau, je filme cette entrée dont on a extirpé la porte. Tout me repousse à y entrer, mais je ne peux pas choisir de ne rien faire, en pensant à cette femme dans les tréfonds. C’est moi qui l’y a fait entrer, c’est ma responsabilité de l’en sortir. Kenojuak me trouve courageuse. Elle dit qu’avec Bao, elle va créer un cercle de protection autour de l’entrée du tunnel.
Je m’insère alors dans le couloir qui mène vers les ruines. Je suis consciente que c’est risqué. Je sais aussi qu’en allant par là, je me fais violence. Je ne reverrai peut-être jamais Nadia, si c’était bien elle. Cette fille qui me ressemble. Je ne reverrai plus mes sœurs, ni ma mère, ni cette Terre où je suis née. Dans mon rêve de cette nuit, je ne me rappelle que du visage horrifié de cette femme que j’ai envoyée à la chambre 77. Mes mains frôlent les murs sur lesquels je touche une substance visqueuse. J’ouvre la lampe de poche de mon cellulaire et comprends alors que c’est du sang, mêlé à des poils. Je débouche dans la première galerie du souterrain.
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