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Ariane Lessard
2021B035

 

« j’avale les clés de mes portes souterraines / j’arrive à la parole »
Olivia Tapeiro. Rien du tout, Éditions Mémoire d’encrier.

 

Je dors à plusieurs endroits. Cette natte sur le plancher, que parfois je déplace, je l’amène sous cette fenêtre effrayante qui me fait voir les bêtes du haut. Dès que la lumière traverse ce trou bouché, je remarque les longs doigts de cette gigantesque bête qui bougent. J’en ai compté dix plus quatre. C’est le rituel du matin. Parfois, certains événements ne respectent pas l’ordre habituel. Parfois quelque chose de nouveau se passe au-dessus de ce trou. Récemment, j’ai remarqué de nouvelles agitations par le cercle. Cette créature s’est approchée de moi, elle a flatté la frontière de ses deux doigts. Et puis j’ai vu ce visage qui crachait des bulles. Je n’ai pas compris ce qui se passait et j’ai eu très peur en même temps que j’en suis restée fascinée.

*

Une autre journée est devenue étrange parce que j’ai senti cette odeur nouvelle. Ce n’était pas nos mères, mais une autre bête. J’ai couru à sa recherche dans les tunnels, mais j’ai perdu sa trace. Elle a laissé une senteur admirable dans les galeries. Quelque chose qui ressemble à l’odeur de nos mères parfois, dans leurs cheveux. J’ai fait des promenades circulaires tous les derniers jours en reniflant ce qui restait de cette présence. Puis l’odeur a fini par s’atténuer.

*

Certaines nuits, nos mères apparaissent par les portes. Elles nous donnent des pommes et je bois ce liquide. Puis nos mamans repartent se cacher. Je couine parce que je voudrais une autre caresse. Toujours après le boire je me sens étourdie. Je cours dans toutes les directions, fonce dans les murs. Je me frotte aux parois des tunnels. Me dirige vers certains chemins qui se rapetissent jusqu’à devenir trop petits pour mon passage. Je rêve parfois que je deviens si petite que je peux aller au fond des sentiers. Je marche alors plus loin encore et les tunnels sont infinis et je suis de plus en plus petite pendant qu’eux aussi rétrécissent. Je vais sous le cercle regarder les formes qui bougent sur le sol. Et je joue que cette forme est un vêtement.
J’accumule les pierres dans un coin. Les empile. Mon corps se déplace sans que j’aie besoin de bouger les pattes. Je vacille au plancher et tombe en faisant voler la poussière.

*

À mon réveil je suis encore étourdie. Je vais pisser sur ma vieille urine dans un autre tunnel. Puis je me déplace jusqu’aux pointes qui naissent du sol. Elles sont trois, les unes à côté de l’autre. Formes dures qui ressemblent à ma langue ou ma queue. Je fais entrer la plus douce dans mon trou et je me bouge jusqu’à l’instant de ma mort. J’ai l’impression de mourir chaque fois que je m’empale. Je saigne toujours après, mais ce n’est pas une blessure. Puis ce sang me reste là quelques jours jusqu’à sa disparition. Je lèche mes plaies si je peux. Je ne me permets de le faire que de temps en temps, quand le besoin est trop fort. Je me remue pour penser ma mort. Mais la vue de ce sang me fait peur. Toutes les fois que je m’assois sur la pointe douce, je me dis que je ne devrais pas, mais je recommence.

*

J’ai senti une nouvelle odeur dernièrement et je me suis mis à courir après cette intruse. Celle-là ressemble à un fruit que nos mères nous ont déjà donné. Elle a crié et j’ai grondé pour lui répondre, mais elle s’est faufilée dans un tunnel trop petit. Je suis retournée me cacher avant qu’elle réapparaisse. J’ai voulu jouer avec cette bête, mais elle m’a blessé au torse avant de disparaître dans une craque inconnue. J’ai eu mal quelques jours avant que nos mères ne viennent caresser mes blessures avec cette substance. Carottes et breuvage. Et toujours la répétition des formes sous le cercle.

*

Dans la pénombre d’hier, nouvelle odeur. Cette bête sent la terre, mais c’est une terre différente que celle d’ici, la mémoire d’une odeur ancienne, reconnue. Cette fois-ci je vais faire attention. M’avancer plus calmement et trouver cette troisième créature. Elle se tient debout près des murs. Je mets la patte dessus et ses cris me crèvent les oreilles. Je la fais taire en écrasant ce qui fait sortir ce son. Cette chose brillante qui a la même senteur que mon sang m’attire entre sa peau et mes pattes. Je la lèche avant de la garder sous ma langue en arrachant la corde qui la retient. Pourquoi cette bête ne bouge plus ?

*

Je retrouve le tunnel par où la deuxième bête est sortie, celle qui sentait ce fruit. Il est serré, mais je veux voir ce qu’il y a au bout. Je veux aussi m’éloigner de celle qui ne bouge plus. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à nos mères qui peut-être ne seront pas heureuses. Je me faufile dans cette petite entrée qui s’ouvre enfin sur une certaine lueur qui ressemble à celle du cercle. Je me blesse les épaules en forçant mon corps contre les parois. Je débouche alors dans une minuscule galerie au plancher froid. Ce tunnel ne me mène que dans un autre repli. Puis je remarque cette forme qui me rappelle les portes par où nos mères entrent dans mes galeries pour me donner à manger. Je charge cette porte et celle-ci revole pour s’ouvrir sur une clarté qui me brûle les yeux. J’avance, aveuglée, parmi toutes ces colonnes brunes ou vertes, et enfonce mes sabots dans une chose si froide que la peur me fait revenir par ce chemin trop mince. Je me blesse à nouveau au retour.

*

Je repasse devant la troisième bête et son odeur de terre qui ne bouge plus. J’inspire toute la mémoire de son odeur. Je geins en pensant avoir fait une chose qui me vaudra une pénitence. Je ne veux pas que nos mères soient fâchées. Je cours dans toutes les directions, en panique, jusqu’à ce que je trouve ce tunnel par où les deuxième et troisième bêtes sont arrivées. Celle du fruit et la dernière. Leurs odeurs se mélangent. Je me déchire encore le pelage contre les murs étroits, jusqu’à ce que je débouche dans un trou pâle et humide. On dirait que je suis dans un bassin comme celui dans lequel je bois. Cette forme argentée laisse tomber quelques gouttes d’eau que je lèche.

Quand je me lève, je sors de cette galerie pour entrer dans une autre un peu plus grande. Là, j’aperçois une autre bête dans un mur et me retourne pour en découvrir une deuxième. Elles sont grandes et poilues comme moi. Je me défends en les chargeant, mais bientôt, elles disparaissent derrière des murs cassants qui explosent en me déchirant la chair. Je me suis blessée, tant blessée.

Je m’étends sur cette natte confortable quelque temps pour pleurer. Je sais que nos mères seront fâchées. Je sais que je suis sortie, qu’en haut, les bêtes sont dangereuses, disent nos mères. J’ai reçu un éclat de ce mur dans mon œil qui me fait mal. Je quitte la natte pour charger cette autre porte qui me contient dans cette galerie, et débouche dans un nouveau tunnel qui est très vaste. Une lumière très douce me fait voir plusieurs murs dotés de nombreuses portes. Tous les murs et ce sol ne sont plus cachés dans la noirceur et m’offrent à voir une multitude de teintes différentes. Je tente de goûter beaucoup de choses sur ce sol, mais rien n’a l’air consommable.

Je marche vers le bout du tunnel qui s’ouvre sur une descente dangereuse. Je me laisse tomber dans cette drôle de pente. En bas, une énorme galerie avec cette forme noire à l’aspect étrange. Je m’approche de la forme et la touche. Celle-ci fait alors retentir un son creux. Je la touche une autre fois et le son devient aigu. Je la tape et elle parle un langage inconnu. Puis je sens l’odeur d’une nouvelle bête et je me précipite vers deux portes qui s’ouvrent sans difficulté. Je ne veux pas que nos mères me chicanent.

Je me retrouve alors de nouveau dans la noirceur. Mes sabots frôlent un sol qui sent bon. Je goûte ce sol et ça me rappelle celui des tiges de carottes. Ça y ressemble aussi par la teinte. J’entends des bruits qui viennent de ce sol mouvant à côté. Je m’en approche tandis que cette eau mouille mes pattes. Je m’avance dans toute cette eau, mais bien vite mes blessures aux épaules me chauffent et je rebrousse chemin. Je mange ce sol en suivant l’odeur de cette troisième bête qui ne bouge plus dans ma galerie. Je renifle jusqu’à ces deux autres portes. Je les charge, mais celles-ci sont si solides que je me casse une dent sur cette chose brillante que je gardais sous ma langue. L’entrée possède deux petits trous au niveau de mes hanches et je me penche pour regarder par ces interstices. Sans réfléchir, je sors cette chose scintillante de ma bouche et l’insère dans un des trous. Cela ressemble au bruit que font nos mères avant d’ouvrir les portes souterraines. L’une d’elles s’ouvre alors et j’entre dans cette nouvelle galerie tandis qu’elle se referme derrière moi. À l’intérieur, je m’étends dans un coin sur ce tapis mangeable, exténuée. Le plafond est si haut qu’on le croirait inexistant. Il est percé de plusieurs petits trous qui laissent passer la lumière. Combien d’étages restent-ils avant de toucher ces sommets ?

 

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« j’avale les clés de mes portes souterraines / j’arrive à la parole »
Olivia Tapeiro. Rien du tout, Éditions Mémoire d’encrier.

 

Je dors à plusieurs endroits. Cette natte sur le plancher, que parfois je déplace, je l’amène sous cette fenêtre effrayante qui me fait voir les bêtes du haut. Dès que la lumière traverse ce trou bouché, je remarque les longs doigts de cette gigantesque bête qui bougent. J’en ai compté dix plus quatre. C’est le rituel du matin. Parfois, certains événements ne respectent pas l’ordre habituel. Parfois quelque chose de nouveau se passe au-dessus de ce trou. Récemment, j’ai remarqué de nouvelles agitations par le cercle. Cette créature s’est approchée de moi, elle a flatté la frontière de ses deux doigts. Et puis j’ai vu ce visage qui crachait des bulles. Je n’ai pas compris ce qui se passait et j’ai eu très peur en même temps que j’en suis restée fascinée.

*

Une autre journée est devenue étrange parce que j’ai senti cette odeur nouvelle. Ce n’était pas nos mères, mais une autre bête. J’ai couru à sa recherche dans les tunnels, mais j’ai perdu sa trace. Elle a laissé une senteur admirable dans les galeries. Quelque chose qui ressemble à l’odeur de nos mères parfois, dans leurs cheveux. J’ai fait des promenades circulaires tous les derniers jours en reniflant ce qui restait de cette présence. Puis l’odeur a fini par s’atténuer.

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Certaines nuits, nos mères apparaissent par les portes. Elles nous donnent des pommes et je bois ce liquide. Puis nos mamans repartent se cacher. Je couine parce que je voudrais une autre caresse. Toujours après le boire je me sens étourdie. Je cours dans toutes les directions, fonce dans les murs. Je me frotte aux parois des tunnels. Me dirige vers certains chemins qui se rapetissent jusqu’à devenir trop petits pour mon passage. Je rêve parfois que je deviens si petite que je peux aller au fond des sentiers. Je marche alors plus loin encore et les tunnels sont infinis et je suis de plus en plus petite pendant qu’eux aussi rétrécissent. Je vais sous le cercle regarder les formes qui bougent sur le sol. Et je joue que cette forme est un vêtement.
J’accumule les pierres dans un coin. Les empile. Mon corps se déplace sans que j’aie besoin de bouger les pattes. Je vacille au plancher et tombe en faisant voler la poussière.

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À mon réveil je suis encore étourdie. Je vais pisser sur ma vieille urine dans un autre tunnel. Puis je me déplace jusqu’aux pointes qui naissent du sol. Elles sont trois, les unes à côté de l’autre. Formes dures qui ressemblent à ma langue ou ma queue. Je fais entrer la plus douce dans mon trou et je me bouge jusqu’à l’instant de ma mort. J’ai l’impression de mourir chaque fois que je m’empale. Je saigne toujours après, mais ce n’est pas une blessure. Puis ce sang me reste là quelques jours jusqu’à sa disparition. Je lèche mes plaies si je peux. Je ne me permets de le faire que de temps en temps, quand le besoin est trop fort. Je me remue pour penser ma mort. Mais la vue de ce sang me fait peur. Toutes les fois que je m’assois sur la pointe douce, je me dis que je ne devrais pas, mais je recommence.

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J’ai senti une nouvelle odeur dernièrement et je me suis mis à courir après cette intruse. Celle-là ressemble à un fruit que nos mères nous ont déjà donné. Elle a crié et j’ai grondé pour lui répondre, mais elle s’est faufilée dans un tunnel trop petit. Je suis retournée me cacher avant qu’elle réapparaisse. J’ai voulu jouer avec cette bête, mais elle m’a blessé au torse avant de disparaître dans une craque inconnue. J’ai eu mal quelques jours avant que nos mères ne viennent caresser mes blessures avec cette substance. Carottes et breuvage. Et toujours la répétition des formes sous le cercle.

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Dans la pénombre d’hier, nouvelle odeur. Cette bête sent la terre, mais c’est une terre différente que celle d’ici, la mémoire d’une odeur ancienne, reconnue. Cette fois-ci je vais faire attention. M’avancer plus calmement et trouver cette troisième créature. Elle se tient debout près des murs. Je mets la patte dessus et ses cris me crèvent les oreilles. Je la fais taire en écrasant ce qui fait sortir ce son. Cette chose brillante qui a la même senteur que mon sang m’attire entre sa peau et mes pattes. Je la lèche avant de la garder sous ma langue en arrachant la corde qui la retient. Pourquoi cette bête ne bouge plus ?

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Je retrouve le tunnel par où la deuxième bête est sortie, celle qui sentait ce fruit. Il est serré, mais je veux voir ce qu’il y a au bout. Je veux aussi m’éloigner de celle qui ne bouge plus. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à nos mères qui peut-être ne seront pas heureuses. Je me faufile dans cette petite entrée qui s’ouvre enfin sur une certaine lueur qui ressemble à celle du cercle. Je me blesse les épaules en forçant mon corps contre les parois. Je débouche alors dans une minuscule galerie au plancher froid. Ce tunnel ne me mène que dans un autre repli. Puis je remarque cette forme qui me rappelle les portes par où nos mères entrent dans mes galeries pour me donner à manger. Je charge cette porte et celle-ci revole pour s’ouvrir sur une clarté qui me brûle les yeux. J’avance, aveuglée, parmi toutes ces colonnes brunes ou vertes, et enfonce mes sabots dans une chose si froide que la peur me fait revenir par ce chemin trop mince. Je me blesse à nouveau au retour.

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Je repasse devant la troisième bête et son odeur de terre qui ne bouge plus. J’inspire toute la mémoire de son odeur. Je geins en pensant avoir fait une chose qui me vaudra une pénitence. Je ne veux pas que nos mères soient fâchées. Je cours dans toutes les directions, en panique, jusqu’à ce que je trouve ce tunnel par où les deuxième et troisième bêtes sont arrivées. Celle du fruit et la dernière. Leurs odeurs se mélangent. Je me déchire encore le pelage contre les murs étroits, jusqu’à ce que je débouche dans un trou pâle et humide. On dirait que je suis dans un bassin comme celui dans lequel je bois. Cette forme argentée laisse tomber quelques gouttes d’eau que je lèche.

Quand je me lève, je sors de cette galerie pour entrer dans une autre un peu plus grande. Là, j’aperçois une autre bête dans un mur et me retourne pour en découvrir une deuxième. Elles sont grandes et poilues comme moi. Je me défends en les chargeant, mais bientôt, elles disparaissent derrière des murs cassants qui explosent en me déchirant la chair. Je me suis blessée, tant blessée.

Je m’étends sur cette natte confortable quelque temps pour pleurer. Je sais que nos mères seront fâchées. Je sais que je suis sortie, qu’en haut, les bêtes sont dangereuses, disent nos mères. J’ai reçu un éclat de ce mur dans mon œil qui me fait mal. Je quitte la natte pour charger cette autre porte qui me contient dans cette galerie, et débouche dans un nouveau tunnel qui est très vaste. Une lumière très douce me fait voir plusieurs murs dotés de nombreuses portes. Tous les murs et ce sol ne sont plus cachés dans la noirceur et m’offrent à voir une multitude de teintes différentes. Je tente de goûter beaucoup de choses sur ce sol, mais rien n’a l’air consommable.

Je marche vers le bout du tunnel qui s’ouvre sur une descente dangereuse. Je me laisse tomber dans cette drôle de pente. En bas, une énorme galerie avec cette forme noire à l’aspect étrange. Je m’approche de la forme et la touche. Celle-ci fait alors retentir un son creux. Je la touche une autre fois et le son devient aigu. Je la tape et elle parle un langage inconnu. Puis je sens l’odeur d’une nouvelle bête et je me précipite vers deux portes qui s’ouvrent sans difficulté. Je ne veux pas que nos mères me chicanent.

Je me retrouve alors de nouveau dans la noirceur. Mes sabots frôlent un sol qui sent bon. Je goûte ce sol et ça me rappelle celui des tiges de carottes. Ça y ressemble aussi par la teinte. J’entends des bruits qui viennent de ce sol mouvant à côté. Je m’en approche tandis que cette eau mouille mes pattes. Je m’avance dans toute cette eau, mais bien vite mes blessures aux épaules me chauffent et je rebrousse chemin. Je mange ce sol en suivant l’odeur de cette troisième bête qui ne bouge plus dans ma galerie. Je renifle jusqu’à ces deux autres portes. Je les charge, mais celles-ci sont si solides que je me casse une dent sur cette chose brillante que je gardais sous ma langue. L’entrée possède deux petits trous au niveau de mes hanches et je me penche pour regarder par ces interstices. Sans réfléchir, je sors cette chose scintillante de ma bouche et l’insère dans un des trous. Cela ressemble au bruit que font nos mères avant d’ouvrir les portes souterraines. L’une d’elles s’ouvre alors et j’entre dans cette nouvelle galerie tandis qu’elle se referme derrière moi. À l’intérieur, je m’étends dans un coin sur ce tapis mangeable, exténuée. Le plafond est si haut qu’on le croirait inexistant. Il est percé de plusieurs petits trous qui laissent passer la lumière. Combien d’étages restent-ils avant de toucher ces sommets ?

 

Aller chercher Nadia dans les tréfonds
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