tags2023: peur
Figurez-vous une personne qui dort, qu'on assassine. et qui se réveille avec un couteau dans le poumon...
Cette nuit, j’ai senti quelqu’une accroupie sur moi, et qui, sa bouche sur la mienne, buvait ma vie entre ses lèvres. Iel puisait dans ma gorge, comme aurait fait une sangsue. Puis iel s’est levé·e, repu·e, et moi je me suis réveillée, meurtrie, brisée, soulagée.
Pourquoi moi ? - Je descends le long de l’eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolée, comme si une présence m’attendait chez moi.
Phénomène rare : la lueur cendrée autour de la lune. les marées sont très fortes. J’ai passé une partie de la nuit éveillée, à regarder l’étoile polaire. Elle brillait comme jamais.
Je passe une journée exceptionnelle, déconnectée de tout, proche de la nature et loin de tous drames. Je marche en direction de la rivière. Je découvre le mot JOMO = JOY OF MISSING OUT. Je suis surexcitée de cette trouvaille et me sens effectivement libérée et en paix de ne pas être présente pour les prochains événements.
Erker, nom masculin : Avant-corps pourvu de fenêtres, à l'avant ou à l'angle d'un bâtiment. Fenêtre en saillie.
De Schoß, nom masculin : sein, giron. Cet endroit où j’aimerais parfois tant me réfugier : sur les genoux, sur tes genoux.
je me lève
brave comme petit soldat : toi
je serre les dents brisées que tu m’as données
je peux à peine manger
je sens écoeurée le müsli gonfler
prendre soudain le goût de l’enfance
et du lait caillé
De gruseln, verbe : frissonner, trembler de peur ou d’horreur.
Ach, was gruselt mir ?
Mahr, nom féminin ou masculin : créature fantastique qui s’écroule sur les gens la nuit et les étouffe. Sans les tuer, jusqu’à épuisement. La plupart du temps une sorcière - ou une mère ou un grand-père - qui s’introduit dans la chambre à coucher de ses victimes par le trou de la serrure, sous la forme d’un fétu de paille, avant de leur écraser la poitrine jusqu’au petit matin.
La honte : écrire sur moi. Regretter une tournure de phrase; ça me réveille la nuit.
Vous ne savez pas comment ce qui se passe dans votre corps. La tension monte. Une anxiété. Le cœur bat, vous vous sentez éveillée. Vous écrivez un poème.
Écrire, c’est être toujours en prospective : quand pourrais-je écrire ? Comment pourrais-je gagner de l’argent le mois prochain, l’an prochain ?
L’écriture ne permet pas de vivre.